Un des sept chrétiens emprisonnés recouvre la liberté

Après dix ans de détention et grâce à l’avocate indienne Me Arora, Gornath Chalanseth est enfin libre ! Ce chrétien indien a été relâché sous caution de la prison de Phulbani le 21 mai 2019. Lui et six autres chrétiens sont tenus pour responsables du meurtre d’un gourou hindou au Kandhamal en 2008. Cette mort avait déclenché une persécution effroyable des chrétiens.

Une famille heureuse est à nouveau réunie : Gornath Chalanseth avec sa femme Rutha, sa belle-mère (à l’arrière-plan) et trois de leurs quatre enfants. Nithaniyal (tout à gauche) avait exprimé il y a quelques mois les peurs et les espoirs de sa famille à CSI. (Anto Akkara)

Une injustice qui a perduré de nombreuses années est provisoirement arrivée à son terme : le 9 mai 2019, la Cour suprême d’Inde a ordonné la libération de Gornath Chalanseth contre une caution équivalant à 700 francs. Il a donc enfin pu franchir le seuil de la prison de Phulbani, dans le district du Kandhamal (État fédéré de l’Odisha) le 21 mai 2019. Chalanseth était tenu pour responsable, avec six autres chrétiens, du meurtre du gourou hindou svami Laxmanananda Saraswati perpétré le 23 août 2008. Après une détention préventive qui a duré de nombreuses années, les sept chrétiens avaient été condamnés, le 3 octobre 2013, à la prison à vie par le tribunal de district de Phulbani.

Me Arora : « Infiniment reconnaissante »

La libération de G. Chalanseths représente un immense succès pour l’avocate Arora et son équipe. Conjointement avec Rebecca John, l’une des avocates les plus célèbres d’Inde, elles ont représenté ce chrétien de condition modeste auprès de la Cour suprême du pays. Me Arora explique les faits à CSI en précisant : « Je suis infiniment reconnaissante que Gornath ait pu quitter la prison après dix années. On lui avait refusé un procès correct, quoique ceci soit un droit humain fondamental en Inde. »

Les retrouvailles de Gornath Chalanseth avec sa famille ont été un moment indescriptible de joie et d’émotion. En novembre 2018, CSI avait rencontré au Kandhamal les épouses de six des sept chrétiens concernés. Parmi elles, l’épouse de Chalanseth, Rutha, et leur fils Nithaniyal qui parle assez bien l’anglais. L’ambiance à ce moment-là était très lourde pour tous les deux.

Les six autres chrétiens seront-ils aussi bientôt libérés ?

Le soulagement est immense, mais que va-t-il advenir des six autres chrétiens innocents Bijay Kumar Sunseth, Budhadeb Nayak, Bhaskar Sunamajhi, Durjo Sunamajhi, Munda Badmajhi et Sanatan Badmajhi ? Me Arora explique : « Nous représentons exclusivement Gornath Chalanseth. Les autres six chrétiens sont défendus par d’autres avocats. Mais nous partons de l’idée que le principe d’égalité de traitement permettra aux six autres chrétiens d’être également bientôt libérés. »

Malgré la libération, la plainte contre Chalanseth est encore pendante auprès de la cour supérieure de Cuttack (Odisha). Selon Me Arora, on ne sait pas quand l’audience devant ce tribunal aura lieu. Et il n’y a pas d’urgence à cet égard. Mais l’avocate pense que Gornath Chalanseth sera définitivement innocenté.

Les actions de CSI en faveur de la libération

CSI s’est engagé durant plusieurs années pour la libération des sept chrétiens lésés du Kandhamal.

En décembre 2013, dans une action de protestation appuyée par de nombreuses lettres, CSI a demandé au gouverneur de l’État d’Odisha de veiller à ce que la procédure soit correcte. Lors de la Journée CSI en 2017 à Zurich, nous avons lancé une action d’encouragement par cartes au cours de laquelle les visiteurs ont pu écrire quelques mots et apposer leur signature. Les diverses cartes, confectionnées sous forme d’un puzzle représentant le Cervin, ont été envoyées aux sept chrétiens. À Noël 2018, CSI avait organisé une nouvelle action de cartes pour les sept prisonniers. Des donateurs de CSI ont également envoyé des cartes d’encouragement à Nithaniyal, le fils de Gornath Chalanseth. En outre, CSI a apporté une aide matérielle pour permettre aux familles pauvres dépourvues du soutien des prisonniers d’avoir un revenu.

Reto Baliarda


Un meurtre aux conséquences tragiques

Bien que des maoïstes aient revendiqué le meurtre du gourou indien svami Laxmanananda Saraswati au Kandhamal (23 août 2008), des chrétiens ont été accusés de l’avoir perpétré. On se rappelle que cette accusation avait déclenché un terrible massacre de chrétiens avec plus d’une centaine de victimes et cinquante-quatre mille personnes expulsées. De plus, des extrémistes hindous déchaînés ont pillé huit mille maisons chrétiennes avant de leur bouter le feu. Plus de trois cents églises ont aussi été détruites.

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