Les souffrances de Raif Badawi continuent

« Il ne me dit pas comment il va. Mais je devine à sa voix qu’il n’a plus aucun espoir », écrit Ensaf Haidar le 18 juin 2016 sur Twitter à propos de sa dernière conversation téléphonique avec Raif Badawi. Ensaf vit avec leurs trois enfants au Canada. Elle s’inquiète beaucoup de l’état de santé de son mari.

À cause de déclarations critiques à l’égard du régime et de la conception officielle saoudienne de la religion, Raif Badawi a été condamné, en juin 2012, à dix ans de prison et à 1000 coups de fouet. En janvier 2015, il a reçu une première volée de 50 coups. Depuis lors, aucune autre flagellation n’a eu lieu pour des raisons médicales – et vraisemblablement aussi à cause des protestations internationales.

Des cartes de protestation pour la libération de M. Badawi

CSI s’engage depuis un certain temps en faveur de la libération immédiate de Raif Badawi. En octobre 2015, deux collaborateurs de CSI ont transmis des cartes de protestations signées par 1677 personnes en Suisse à l’ambassade saoudienne à Berne.

Certes, fin 2015, le Département fédéral des affaires étrangères à Berne a déclaré que la peine de Raif Badawi devrait bientôt être annulée par une grâce royale. Mais depuis, les choses n’ont pas beaucoup évolué. Au contraire, en décembre 2015, Raif Badawi a été transféré dans une autre prison située dans une région reculée. Entre-temps, Raif Badawi a mené quatre grèves de la faim, la dernière fois le 10 juin 2016 ; trois jours plus tard, il a dû y mettre un terme à cause de problèmes rénaux qui l’ont conduit à l’hôpital.

Un film devrait sortir

L’épouse de Raif Badawi, Ensaf Haidar, qui a visité la Suisse l’an dernier, s’engage de toutes ses forces pour la libération de son mari. Son livre Mon combat pour sauver Raif Badawi a sucité un grand intérêt dans le public et sera bientôt porté à l’écran.

Reto Baliarda