Sanctions contre la Syrie : le Conseil fédéral prend nos préoccupations « très au sérieux »

Le président de la Confédération Guy Parmelin a répondu à la lettre de CSI sur les sanctions économiques contre la Syrie. Il prend cette préoccupation « très au sérieux ». Il a également souligné l’importance de minimiser l’impact négatif des sanctions.

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Dans une lettre adressée au président de la Confédération Guy Parmelin, CSI a exprimé son inquiétude quant aux sanctions économiques contre la Syrie. Ceci principalement parce qu’elles ont un impact dévastateur sur la population civile.

M. Parmelin partage cette préoccupation et rappelle que la Suisse a fourni plus de 500 millions de francs suisses depuis le début de la guerre en 2011. « Avec ces fonds, la Suisse œuvre pour que les besoins humanitaires soient satisfaits et pour renforcer la résilience de la population en Syrie et dans les États voisins », écrit M. Parmelin.

En ce qui concerne les sanctions, il a déclaré qu’il n’appartenait pas à la Suisse de « dicter à des pays tiers comme les États-Unis comment ils doivent mener leur politique de sanctions ». La Suisse a souligné à plusieurs reprises l’importance de minimiser leurs effets négatifs dans le domaine humanitaire et sur la population civile. La Suisse a également soutenu une étude de l’ONU visant à mieux comprendre les conséquences des sanctions imposées à la Syrie.

La Suisse s’est d’ailleurs contentée de suivre les mesures de l’UE. Celles-ci prévoient que les biens humanitaires tels que la nourriture ou les médicaments ne seront pas affectés par les sanctions. « Si nécessaire, toute une série d’exemptions à des fins humanitaires est également prévue », a ajouté M. Parmelin.

Reto Baliarda


Sanctions coordonnées par les États-Unis

Le 18 août 2011, le président américain de l’époque, Barack Obama, a appelé le président syrien à quitter le pouvoir pour ouvrir la voie à une « transition démocratique ». M. Obama a imposé des sanctions économiques sévères à la Syrie, déclarant : « Nous nous attendons à ce que les actions d’aujourd’hui soient soutenues par d’autres. » D’autres l’ont déjà fait, notamment la Suisse, l’UE et la Ligue arabe.

Dans le cadre d’actions coordonnées avec Washington, l’UE a appelé à un changement de régime en Syrie. De son côté, la Suisse a rappelé son ambassadeur de Damas et s’est aligné sur les sanctions économiques imposées par l’UE, rappelant que sa politique doit être « conforme aux décisions de l’UE à cet égard ».

Les sanctions américaines sont les plus sévères. Elles imposent désormais des sanctions à toute entreprise, personne, Église ou organisation d’aide, où que ce soit dans le monde, y compris aux personnes et institutions suisses qui font des affaires avec la Syrie ou transfèrent des fonds vers la Syrie. Le 9 mars 2021, le ministre européen des Affaires étrangères Josep Borrell promet qu’il n’y aura « pas de fin aux sanctions » tant que le régime de Bachar el-Assad restera en place.

Pendant ce temps, le Programme alimentaire mondial des Nations unies déclare que la « famine » est imminente en Syrie. La rapporteuse spéciale des Nations unies sur l’impact négatif des mesures coercitives unilatérales considère ces sanctions économiques comme une punition collective du peuple syrien et a demandé leur levée immédiate.

CSI fait pression depuis plusieurs années pour que cessent ces mesures coercitives à l’encontre des civils. Les dirigeants des Églises syriennes de toutes les dénominations, le Vatican, le Conseil œcuménique des Églises et l’Alliance évangélique mondiale lancent le même appel.

John Eibner | Joel Veldkamp

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