25 mai 2019

Relâchez les activistes des droits de l’homme !

Détention sans procès, torture et harcèlement sexuel : telles sont les armes employées contre des femmes qui s’engagent pour l’égalité de droits au sein de l’État sunnite ultraconservateur d’Arabie saoudite. CSI réclame leur libération immédiate.

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Samar Badawi est en prison pour s’être engagée en faveur des droits de l’homme et de la femme. (wm)

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En Arabie saoudite, les femmes sont exposées à une discrimination systématique, tout comme les minorités religieuses. On leur refuse l’accès à de nombreuses professions. De plus, des lois sur la tutelle masculine limitent leur liberté (par exemple, leur mariage doit être validé par leur tuteur). Or ces années dernières, la résistance contre ces lois opprimantes semble de plus en plus importante.

La sœur de Raif Badawi arrêtée

Les mesures énergiques prises contre les femmes activistes des droits de l’homme saoudiennes ont commencé en mai 2018, seulement quelques semaines avant la levée de l’interdiction générale de conduire une voiture pour les femmes. C’est aussi à ce sujet que plusieurs des femmes arrêtées s’étaient mobilisées durant plusieurs années.

Les rafles se sont poursuivies en juillet 2018, notamment avec l’arrestation de Samar Badawi et de Nassima al-Sada, deux activistes célèbres. La première, Samar Badawi est la sœur du célèbre bloqueur Raif qui purge sa peine de prison de dix ans pour avoir tenu des propos critiques à l’égard du gouvernement et de l’islam sur une plateforme en ligne. À plusieurs reprises, CSI a déjà appelé à protester contre l’incarcération injuste de Raif Badawi. La seconde, Nassima al-Sada, est connue comme pionnière pour les droits de la minorité chiite opprimée dans la province d’Ash-Sharqiyah.

Après avoir passé plusieurs mois en prison sans procès, une dizaine de femmes arrêtées a pu comparaître devant un tribunal en mars 2019. Plusieurs d’entre elles avaient été torturées avec des électrochocs et des coups. Ces femmes sont accusées d’avoir violé la loi contre la cybercriminalité. Si elles devaient être reconnues coupables, elles encourraient une peine de prison qui pourrait s’élever à cinq ans.

D’autres femmes activistes des droits de l’homme ont déjà été condamnées, parmi lesquelles Israa al-Ghomgham qui, en 2015, avait été arrêtée avec son mari après avoir manifesté en exigeant davantage de droits pour la minorité chiite. Le procureur a réclamé la peine capitale pour cette femme qu’il accusait de terrorisme. À la suite de vigoureuses protestations internationales, il a requis l’internement à vie.

Les activistes et les non-musulmans sont ciblés

En 2018, un rapport de l’ONU a conclu que l’Arabie saoudite abusait systématiquement de sa loi antiterroriste pour justifier la torture, contenir les opinions « déviantes » et arrêter les activistes des droits de l’homme. Les arrestations et poursuites en justice de dissidents et d’activistes ont augmenté depuis 2017 lorsque le prince héritier saoudien Mohammad bin Salman est arrivé au pouvoir en promettant pourtant un renouveau.

Le royaume saoudien suit l’interprétation wahhabite fondamentaliste de l’islam qui marque son ordre juridique, son système d’éducation et le traitement des femmes. Les autres religions, y compris les autres courants islamiques, sont systématiquement discriminées. De plus, il est interdit aux non-musulmans de pratiquer publiquement leur foi et tout symbole religieux est prohibé.

Morven McLean

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