Les minorités ne connaissent souvent pas leurs droits

Le district du Kandhamal est situé au cœur de l’État fédéré de l’Odisha. La plupart des chrétiens y vivent dans des lieux reculés. Ils souffrent d’une profonde misère et ne sont pas protégés par l’État. L’organisation Odisha Christians Minority Forum s’engage pour défendre leurs droits.

Cette famille nombreuse au Kandhamal vit principalement de la culture des bananes. Elle est soutenue par l’IEA et CSI. (csi)

Les statistiques que nous montre notre partenaire Ashish Parichha sont éloquentes : la situation des chrétiens en Odisha est catastrophique, en particulier dans le district du Kandhamal. « Officiellement, 2,3 % des habitants de l’Inde sont chrétiens ; mais officieusement, cette proportion est sensiblement plus élevée. » C’est la peur des attaques ou des discriminations qui fait que de nombreux chrétiens taisent leur foi. M. Parichha nous explique : « Dans notre région d’activité du Kandhamal, environ une personne sur cinq est chrétienne (20,3 %) et 83,94 % d’entre eux vivent à la campagne. »

Il décrit ensuite la pauvreté et les brimades vécues par de nombreux chrétiens : « Du point de vue économique, l’État de l’Odisha figure à l’avant-dernière place des États indiens. La pauvreté y est plus sévère que dans 26 pays africains. Quant au Kandhamal, il est gravement sous-développé et se trouve également à l’avant-dernière place des 30 districts de l’Odisha. »

L’aide de l’État est inexistante

Misère, analphabétisme, discriminations et peur des attaques de la majorité hindoue : les défis quotidiens auxquels doivent faire face les communautés chrétiennes du Kandhamal sont impressionnants. En 2006, le gouvernement indien avait bien établi un plan en 15 points pour améliorer les conditions de vie des minorités en favorisant l’extension des infrastructures et en leur offrant des perspectives de formation.

Mais dans la pratique, le programme de développement de l’État ne présente guère de résultats probants. Ashish Parichha déplore : « Le programme s’applique rarement à ceux qui en auraient le plus besoin et la situation des chrétiens de l’Odisha ne s’est pas améliorée ces dernières années. » Il ajoute que seule une petite partie du travail accompli en faveur des minorités religieuses a eu des résultats concrets.

Les plus défavorisés sont abandonnés

Tout cela n’étonne pas le partenaire CSI. Toute personne qui souhaite bénéficier d’un soutien de l’État ou connaître ses droits doit le faire avant tout en ayant recours à internet. Et M. Parichha de conclure : « Dans les contrées agricoles de l’Odisha, de rares personnes ont une connexion internet : la plupart ne peuvent donc pas s’informer quant à leurs droits et encore moins déposer des demandes de soutien auprès de l’État. »

Il nous dit encore que de nombreux chrétiens des campagnes ne connaissent pas leurs droits et que les autorités locales n’ont guère d’intérêt à les leur expliquer ou à les soutenir de quelque manière que ce soit.

De ce fait, le programme du gouvernement fédéral en faveur des minorités ne parvient pas aux personnes vraiment concernées, pas plus que les formations scolaires ou techniques qui restent souvent inachevées, suite au manque de suivi du soutien étatique.

En collaboration avec d’autres organisations, le mouvement Odisha Christians Minority Forum, fondé par le partenaire de CSI India Evangelistic Association (IEA) veut suppléer à cette entrave au développement : « Nous désirons dynamiser les communautés chrétiennes de l’État de l’Odisha, mettre en place des formateurs compétents et aider les personnes à avoir recours aux ressources auxquelles elles ont droit pour améliorer leurs conditions de vie. À cet effet, les chrétiens de l’Odisha doivent pouvoir bénéficier de leurs droits civils et avoir accès aux programmes de développement.

Les programmes de formation, notamment dans le domaine de l’agriculture, sont des outils indispensables au développement, tout comme le soutien juridique des minorités.

CSI soutient l’Odisha Christians Minority Forum dans le cadre de notre mission au Kandhamal.

Reto Baliarda

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