05 avril 2017

Les ravisseurs mettent le feu à tout le marché

Comme jeune homme, le Sud-Soudanais Angui Aguer Aguer a été enlevé et asservi par des milices arabes. Il a dû effectuer des travaux agricoles durs dans des conditions inhumaines au Soudan. Après plus de vingt ans de captivité, Angui est à nouveau un homme libre.

Après 22 ans de souffrance, Angui Aguer Aguer est un homme libre. (csi)

C’était un jour torride de 1994. Le jeune Angui était en chemin pour le marché qui se tenait dans son village de Warawar. Soudain, des milices arabes à cheval, sur des ânes et des chameaux envahissent le village. Angui voit qu’elles encerclent et capturent de nombreuses personnes. « J’ai essayé de fuir, mais je n’avais aucune chance. Ils m’ont pris et attaché avec d’autres prisonniers. Nous étions tellement serrés que je suffoquais. » Comme si cela ne suffisait pas, il doit, horrifié, assister à l’incendie du marché de Warawar.

Esclave

Pendant plusieurs jours, Angui et les autres Sud-Soudanais doivent marcher en direction du Nord. Lorsqu’ils arrivent dans le village d’Amdidan, Angui est vendu au propriétaire d’un domaine soudanais, Adris Omer. Comme esclave, il doit labourer les champs et irriguer les plantations de cacahuètes, de pastèques et de sorgho. Mais Angui peine à satisfaire son maître. « Une fois, j’ai bu de l’eau sans l’autorisation d’Adris Omer. Lorsqu’il l’a appris, il s’est mis dans une telle colère qu’il m’a battu sans pitié. »

Au cours des vingt-deux années qu’il a passées comme esclave, Angui ne suit aucune scolarisation. « Par contre, j’ai été forcé d’étudier le Coran. » Au cours de cette longue période, il ne voit aucun autre Sud-Soudanais de son peuple dinka. Ainsi, il se sent encore plus solitaire et livré sans défense à la merci de son maître. Il n’ose pas s’enfuir, puisqu’il a été forcé d’assister à plusieurs reprises au massacre d’esclaves fugitifs.

Un jour, en novembre 2016, un homme du nom d’Adam Musa vient à la ferme d’Adris et parle avec lui. Angui est sous le choc et il a de la peine à réaliser son bonheur quand Adris lui dit qu’il peut s’en aller avec Adam qui va le ramener dans sa patrie. « Quelle joie ! Alléluia ! Je suis si heureux d’être enfin à nouveau à la maison. Je m’appelle à nouveau Angui Aguer Aguer et plus jamais on ne m’appellera Hassan. »

Reto Baliarda

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