28 septembre 2018

Les paroles du nouveau gouvernement doivent être suivies d’actes !

Le nouveau Premier ministre pakistanais Imran Khan a promis de placer les opprimés au centre de sa politique nationale. Il reste à voir s’il tiendra sa promesse !

Imran Khan, Premier ministre du Pakistan depuis août 2018. Ici, lors du World Economic Forum de Davos en 2012. (wikwef)

Après la large victoire de son parti Tehreek-i-Insaf aux élections du 25 juillet 2018, Imran Khan a été assermenté Premier ministre le 18 août 2018. L’ex-champion du monde de cricket s’était présenté comme alternative aux deux clans familiaux Sharif et Bhutto qui, à part quelques années de régimes militaires, ont dirigé le Pakistan au cours des deux dernières décennies.

À la veille des élections, Imran Khan a tenu des discours à caractère islamique : il a rejeté une révision des lois sur le blasphème, bien qu’il soit indéniable qu’elles ont entraîné de nombreuses condamnations à mort arbitraires et qu’elles justifient régulièrement des lynchages.

Lors de son discours inaugural, le nouveau Premier ministre a annoncé que les « groupes de population opprimés et les plus faibles ainsi que les minorités » seraient au centre de sa politique. Les mois à venir démontreront si cette promesse sera tenue :

  • Le Premier ministre va-t-il intervenir lorsque des membres du cabinet s’expriment de façon méprisante au sujet des chrétiens ?
  • Les actes illicites perpétrés contre les minorités seront-ils punis à l’avenir et les minorités seront-elles protégées, contrairement à ce qui se passait au cours des années précédentes où l’on déplore de nombreuses attaques des islamistes contre les églises faisant des dizaines de morts, comme à Quetta, Lahore ou Peshawar ?
  • Les illustrations diffamatoires des minorités dans les manuels scolaires vont-elles être corrigées ?
  • Les autorités pakistanaises vont-elles cesser de discriminer les chrétiens, notamment dans leurs offres d’emploi ou dans leur refus de mentionner un changement de religion sur les cartes d’identité ?

Si Imran Khan veut effectivement être un Premier ministre pour tous, il lui faudra également s’occuper de manière critique des lois sur le blasphème.

Les États de droit comme la Suisse sont appelés à s’engager dans un dialogue effectif avec le gouvernement pakistanais sur ce sujet.

Adrian Hartmann


Ce texte a paru sous forme légèrement modifiée comme tribune libre dans le journal hebdomadaire catholique allemand Die Tagespost du 9 août 2018.

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