21 avril 2019

La joie de la fête de Pâques

Les chrétiens d’Irak vivent la Semaine sainte d’une manière particulièrement festive, tant à l’église que dans le cercle des amis et de la famille. Dans cette interview, notre partenaire irakienne Pascale Warda aborde plus en profondeur ce que la fête de Pâques signifie pour elle.

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CSI : Pascale Warda, comment célébrez-vous la Semaine sainte dans votre Église ?
Pascale Warda : Chez nous dans l’Église chaldéenne, la liturgie pascale débute le Jeudi saint par une messe commémorant la cène et l’entrée du Christ dans sa passion. Le vendredi, les célébrations commencent avec un chemin de croix. Ensuite, des hommes portent un cercueil à travers l’église autour duquel les fidèles se recueillent. La journée se termine par une veillée d’adoration auprès du cercueil enveloppé de noir et déposé aux pieds de l’autel. Les jeunes y restent une grande partie de la nuit.

Le samedi soir marque le début de la nuit de la résurrection, célébrée par des prières liturgiques, des chants et des lectures bibliques. Cette nuit est placée sous le signe de la réconciliation : les personnes encore en conflit se demandent pardon mutuellement, parfois se parlant pour la première fois depuis des mois ! Le prêtre invite ensuite les fidèles à applaudir la victoire du Christ sur la mort, ce qui répand une grande joie pascale parmi les fidèles. Le dimanche, à 7 ou 8 heures du matin, se tient la messe de la résurrection.

La fête de Pâques se poursuit-elle ensuite en famille ?
Oui, et quelle fête ! Après la messe, nous rentrons à la maison pour le petit-déjeuner. Les œufs de Pâques colorés (principalement en rouge, symbolisant le sang de Jésus) y ont une place importante : nous en mangeons bien sûr, mais ils servent aussi comme base de nombreux jeux. Un jeu qui me reste particulièrement en mémoire consistait à prendre des chaussures et à faire passer des œufs de Pâques en cachette de l’une à l’autre : celui qui devinait dans laquelle se trouvaient le plus d’œufs avait gagné. Nous jouions à cela pendant des heures !

Avez-vous vécu un souvenir qui vous est particulièrement cher de la fête de Pâques ?
Oui, lorsque nous étions encore petits, avec mes frères et sœurs, nous attendions avec grande hâte la fête de Pâques : le dimanche, nous recevions des habits neufs, ce qui était rare le reste de l’année, et nous aimions beaucoup les divers jeux de Pâques. La semaine qui suivait Pâques était aussi un moment très particulier, rythmé par une multitude de visites à nos voisins. Cela construisait vraiment la communauté.

Lorsque ma famille s’est réfugiée en France dans les années 1980, nous avons essayé de maintenir ces traditions, mais malheureusement sans grand succès. Avec les nouvelles vagues de déplacement de ces dernières années, je crains qu’elles ne disparaissent bientôt complètement.

Est-ce qu’en Irak Pâques est un jour férié ?
Pour nous chrétiens, il y a deux jours fériés à Pâques. Peut-être que Pâques deviendra un jour férié national cette année en Irak, comme cela s’est produit l’an dernier pour Noël.

Que représente la fête de Pâques pour vous personnellement ?
Le message central de Pâques est pour moi la victoire de la résurrection de Jésus. Il s’agit pour moi d’une réalité spirituelle, vécue par les croyants. « Alléluia ! Il est vraiment ressuscité ! »

Reto Baliarda

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