05 mars 2017

CSI rencontre un prêtre à Abuja

Le Père Timothy s’est rendu de Mubi à Abuja pour rencontrer des représentants de CSI. Selon lui, la sécurité des chrétiens s’est améliorée dans les villes du nord-est du Nigéria. Mais les réfugiés des villages déferlent encore dans les villes.

Le Père Timothy a rencontré le rédacteur en chef de CSI Reto Baliarda à Abuja. (csi)

La ville de Mubi se trouve tout au nord de l’État fédéré d’Adamawa, une région où Boko Haram est actif encore aujourd’hui. En octobre 2014, les extrémistes ont même envahi la ville et ils l’ont tenue durant plus de deux semaines avant que l’armée parvienne à les en extirper. Le Père Timothy dirige depuis 2010 une paroisse catholique qui compte plus de 500 fidèles ; il se souvient très bien de l’invasion de Boko Haram : « Nous étions en état de choc. C’est vrai que nous savions que les extrémistes étaient déjà actifs dans les environs de la ville. Lorsque la nouvelle de l’invasion nous est parvenue, nous n’avons pas pris le temps de gamberger et nous nous sommes tous enfuis au plus vite en direction du Cameroun. »

À la frontière, ils sont coiffés au poteau par l’armée du Cameroun et emmenés à Yola, la capitale de l’État d’Adamawa. En tant que prêtre, le Père Timothy a été mis à rude épreuve lors de cette fuite : il tentait d’offrir la consolation et l’espoir dans cette situation de crise.

Une situation tendue

Le Père Timothy est retourné à Mubi depuis longtemps, principalement parce que la situation sécuritaire s’est rapidement améliorée dans les villes du Nord-Est, grâce à la présence du quartier général de l’armée à environ 250 kilomètres, dans la grande ville de Maiduguri.

Mubi est une ville dont la population comporte une moitié de chrétiens et une moitié de musulmans. Les relations ne sont pas toujours sans frictions, mais plusieurs responsables prônent le dialogue interreligieux, à l’instar du Père Timothy : « Nous organisons aussi des ateliers avec les musulmans. » À Maiduguri, le siège du diocèse, la situation s’est également un peu calmée. L’aéroport détruit par Boko Haram est à nouveau ouvert depuis quelques mois. Mais la ville reste fortement gardée par les forces de l’ordre. À partir de 18 heures, on ne laisse plus rentrer personne.

Fortement sollicité

Selon le Père Thimothy, la situation des chrétiens dans les villages des alentours est encore particulièrement difficile. Les attaques de Boko Haram ne sont pas terminées. « C’est pourquoi, chez nous à Mubi, il y a plusieurs milliers de personnes qui ont fui leurs villages. » Parfois, ces déplacés trouvent un abri auprès d’un parent, mais ils sont souvent hébergés dans des camps de réfugiés. Malheureusement, de nombreux chrétiens se sentent opprimés par les musulmans dans la plupart des camps de réfugiés de la ville. Or dans la région, on ne trouve qu’un seul camp de réfugiés de l’Église qui soit soutenu par l’État.

Le diocèse de Maiduguri auquel appartient le Père Timothy collabore avec CSI et soutient de toutes ses forces les personnes qui souffrent. « Nous distribuons des colis de nourriture et nous offrons une aide médicale avec des cliniques mobiles. En outre, nous collaborons avec deux hôpitaux à Maiduguri. »

Le Père Timothy sait l’importance de sa tâche pour ses prochains. Il est à leur côté et encourage aussi bien les chrétiens désespérés que les soldats. De plus, il s’engage en faveur de la formation scolaire qui, selon son expérience, est la meilleure prévention contre l’extrémisme.

Reto Baliarda

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