Les chrétiens discriminés sont aussi scolarisés

Dans les écoles publiques du Pakistan, les enfants chrétiens sont discriminés. Les écoles chrétiennes leur offrent une issue.

Une fierté légitime. (csi)

La vie dans les bidonvilles de Karachi est dure, notamment pour les chrétiens. Cela rend la formation des enfants encore plus importante, pour leur donner une chance de s’en sortir. Or le niveau de l’enseignement dispensé par les écoles publiques n’est pas très élevé et, pire encore, les enfants chrétiens y sont souvent discriminés. C’est pour ces enfants que le pasteur Shahbaz Latif (nom fictif), notre partenaire de mission à Karachi, dirige deux écoles chrétiennes dans le bidonville. Un troisième établissement est en projet.

École appréciée – élèves motivés

L’une de ces écoles est située à l’étage supérieur de la maison du pasteur Latif. « Les pièces sont très petites et pas bien équipées », rapporte le docteur Felix Kuhn, membre du conseil de fondation de CSI, qui a visité la mission au Pakistan en mars 2013. Comme les 500 élèves n’ont pas assez de place dans les classes, ils sont divisés en trois équipes qui vont en classe à tour de rôle. Les derniers élèves ne quittent le bâtiment que le soir.

Les élèves de la nouvelle école St-Simon-Gulshan, quant à eux, connaissent de meilleures conditions : les salles de classe sont meublées avec simplicité, mais adaptées aux enfants et propres. Les tables et les chaises en couleur donnent une ambiance joyeuse. De plus, tous les enfants portent un uniforme scolaire, ce qui atténue la différence entre les pauvres et les riches.

Lorsque le docteur Kuhn a visité l’école, on distribuait justement les bulletins scolaires. « Les enfants ont reçu leur bulletin et ceux qui avaient un résultat particulièrement brillant ont obtenu une médaille », raconte-t-il. Non seulement les enseignants sont très motivés, mais les élèves ont aussi beaucoup de volonté pour progresser.

Il y a même des musulmans à l’école

Les écoles chrétiennes sont très importantes pour les enfants des bidonvilles. Ils y apprennent aussi des choses pratiques : alors que les rues sont sales et remplies d’ordures, le terrain de l’école est propre. « Les enfants apprennent l’hygiène et la propreté. Cela profite également à leur santé », dit le Dr Kuhn.

Les parents qui ne peuvent pas couvrir les frais de scolarisation de leurs enfants paient selon leurs capacités. Il n’y a bien sûr aucune discrimination et l’école accepte aussi bien les enfants musulmans que les chrétiens. Ainsi, l’école chrétienne a une si bonne réputation que certains musulmans paient les frais de scolarité et y envoient leurs enfants, malgré les cours de religion qui font partie du cursus. « Pour les enfants, il est très positif que des musulmans fréquentent l’école. Cela leur apprend à gérer la cohabitation au quotidien, réduit les préjugés des deux côtés et contribue à augmenter le sentiment de sécurité des enfants chrétiens », déclare le Dr Kuhn. En effet, comme il y a aussi des enfants musulmans à l’école chrétienne, on est plus à l’abri des attentats.

Une troisième école

On a tellement besoin de telles écoles que le pasteur Latif s’apprête à ouvrir la troisième école. Le Dr Kuhn a pu donner le premier coup de pelle. « Je suis très impressionné par les grandes choses que les gens accomplissent ici malgré les conditions difficiles. Ces écoles sont un travail remarquable qui donne déjà des résultats encourageants… et il n’y a pas de raison pour que cela s’arrête. »

Luise Fast

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