Chassés et dépouillés

Avec l’indépendance du Soudan du Sud, les problèmes des Sud-Soudanais qui vivent dans la République du Soudan ont augmenté. Ils sont menacés de mort, même s’ils s’enfuient.

Bol Mayen Bol avec les collaborateurs de CSI. (csi)

Le 9 juillet 2011, le Soudan du Sud1 a déclaré son indépendance d’avec la République du Soudan2. 1000 kilomètres au nord de la capitale Juba, on trouve Aweil, la capitale de l’État sud-soudanais du Bahr el Ghazal du Nord. Nous constatons sur place que la naissance du nouveau pays n’a pas eu lieu sans douleur. À côté des rails qui relient les deux pays nous découvrons quelques Sud-Soudanais égarés. Ils viennent de rentrer du Soudan, où ils s’étaient réfugiés pendant la guerre civile.

Fuite dans la mort

Quelques récipients troués, des couvertures en lambeaux, des marmites et des sandales en plastique, c’est tout ce que possèdent encore Deng Deng Arop et sa famille. « Nos voisins arabes ont voulu se débarrasser de nous », explique le vieil homme amaigri. « Nous avons d’abord dû nous battre pour obtenir une place dans le train qui comptait plus de 1000 passagers. Ils ont ensuite tenté de tirer mes fils hors des wagons. »

Plus loin, dans le Kordofan du Sud, juste avant de traverser la frontière menant au Soudan du Sud, le train qui roulait au pas en cahotant sur les rails ondulés s’est arrêté brusquement. La panique a éclaté lorsque des arabes ont ouvert le feu contre les voyageurs et ont commencé à piller leurs bagages. Deux heures plus tard, le train a pu continuer son trajet cauchemardesque. Une vingtaine de passagers manquait, ils avaient été abattus et ceux qui s’étaient enfuis n’avaient aucune chance de survie. Bol Mayen Bol, 14 ans, est encore paralysé par la peur car il a perdu son frère Chan lors de l’assaut. Ils avaient déjà été séparés de leur mère lors de leur départ chaotique.

Nous avons pu organiser des bus et aider les survivants à continuer leur voyage vers leurs familles.

Gunnar Wiebalck

1 Selon la nouvelle dénomination française officielle de l’ONU.

2 Encore appelée Soudan, mais qui ne comporte aujourd’hui plus que le Nord de l’ancien pays.


Les « incrédules » menacés

La liberté de religion règne dans le nouvel État du Soudan du Sud. De l’autre côté de la frontière, le président du (Nord-) Soudan, Omar al-Bashir menaçait déjà d’islamiser complètement cette partie du pays, avant même le détachement du Sud. Au cours des mois de juillet et août, dix pasteurs au moins ont reçu des menaces par SMS : « Nous voulons un État totalement islamique. C’est pourquoi nous devons tuer les incrédules et brûler leurs églises dans tout le Soudan. » Prions pour la protection des chrétiens au (Nord-) Soudan.

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