16 novembre 2015

Ceux qui chantent des cantiques…

Le 23 avril 2015, le pasteur d’une Église de maison de la province du Shandong et un fidèle, Zhao Weiliang et Cheng Hongpeng, ont été condamnés respectivement à quatre et trois ans de prison. Les autorités communistes les accusent d’appartenir à un groupe religieux hostile à l’État.

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Le 25 juin 2014, Zhao Weiliang et Cheng Hongpeng, entourés d’autres membres appartenant à la même Église de maison, chantent des cantiques chrétiens dans une usine utilisée par cette communauté. Tout à coup, 30 policiers envahissent la salle. Ils dispersent l’assemblée et emmènent 24 personnes. Tandis que les fidèles sont libérés au cours du mois suivant, les membres responsables, le pasteur Zhao Weiliang et Cheng Hongpeng, attendent un procès.

Battu lors du premier jour de procès

Le 22 avril 2015, après dix mois d’attente, Zhao Weiliang et Cheng Hongpeng comparaissent devant un juge du district de Cao. Après la fin de la première séance du procès, Zhao Weiliang est battu, jeté au sol, roué de coups de pieds et giflé violemment.

Le 28 mai 2015, les sentences sont prononcées : quatre ans de prison pour le pasteur Zhao Weiliang et trois ans pour Cheng Hongpeng. Les autorités communistes les accusent d’appartenir à la communauté Total Scope Church (mouvement de chrétiens nés de nouveau) qu’elles considèrent comme un groupe religieux hostile à l’État.

Les autorités judiciaires refusent d’entendre les protestations des deux accusés et des membres de leur Église qui affirment n’avoir jamais entendu parler de ce groupe. Les verdicts se basent sur des déclarations qui ont été extorquées à des « témoins » sous la torture et sur de faux documents qui accuseraient les deux chrétiens.

Églises de maison non enregistrées

Les 24 chrétiens arrêtés le 25 juin 2014 font partie d’une Église de maison. Comme beaucoup d’autres, cette communauté refuse de se rallier au Mouvement patriotique des trois autonomies (TSPM) reconnu par l’État. Le TSPM est soumis au contrôle rigoureux du pouvoir étatique communiste ; ce dernier vérifie que toutes les activités d’Églises, y compris les cultes et les prédications, soient en accord avec la doctrine officielle de l’État.

Des églises détruites et des avocats arrêtés

Selon China Aid, l’organisation chrétienne des droits de l’homme bien connue, la répression des chrétiens a augmenté de 300 % en 2014 par rapport à l’année précédente, pour atteindre un pic de 572 cas connus. Les provinces chinoises les plus touchées par la répression sont celles dont le pourcentage de chrétiens augmente de manière particulièrement importante, à savoir les provinces du Hebei, du Guangdong, du Sichuan et du Zhejiang.

Le démantèlement des Égli­ses de maison non reconnues par l’État ainsi que l’arrachage des croix des toits d’églises font partie des signes les plus visibles de ce durcissement étatique. Au cours de la seule année 2014, au moins 425 croix ont été démontées dans la province du Zhejiang.

Il faut noter que des Églises et des membres d’Église appartenant au TSPM sont également touchés par ce genre de mesures. Ainsi, on relève de plus en plus de protestations du TSPM à l’encontre de la politique d’Église officielle chinoise, alors que cela n’était presque jamais le cas au cours des dernières décennies de domination communiste. 

Des membres d’Église et des responsables qui veulent résister à la répression ont été arrêtés, mais aussi des avocats qui défendaient ces chrétiens : depuis 2011, plus de 200 avocats ont été emprisonnés, se sont vu retirer leur licence d’avocat ou ont écopé d’une amende considérable.

Max-Peter Stüssi

Sources : ca | mns

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