26 mai 2017

Aidons les chrétiens dans un État soumis à la charia !

Dans l’État fédéré de Kano (nord-ouest du Nigéria), l’hostilité de nombreux musulmans envers les chrétiens est pesante. Zulai Musa l’a ressenti plus que quiconque, du fait d’une maladie chronique. Grâce à l’intervention du diocèse de Kano et de CSI, elle est aujourd’hui guérie et tient un petit commerce prospère.

Après une opération réussie, Zulai a retrouvé goût à la vie. Grâce au soutien de CSI et du diocèse de Kano, elle est aujourd’hui une femme d’affaire très active. (csi)

Lors de son dernier déplacement au Nigéria (février 2017), notre responsable de mission Franco Majok s’est rendu à Kano. Depuis l’an 2000, cet État à majorité musulmane du nord du pays est soumis à la charia. Ce n’est pas une terreur islamiste frontale qui fait le plus souffrir les chrétiens de cette région, mais plutôt une exclusion socio-économique. Franco Majok explique : « Ces chrétiens font partie des Hausa, une ethnie majoritairement musulmane. »

Dans les six villages retirés où ils habitent, les chrétiens sont coupés de tout : pas d’eau potable, pas d’électricité, pas de réseau mobile, pas d’école ni hôpital ! Ils subissent aussi la haine de leurs voisins musulmans qui n’hésitent pas à les traîner en justice devant un tribunal de la charia.

Une souffrance cachée trop longtemps

Les chrétiens affectés par une maladie chronique n’ayant pas accès aux soins médicaux sont les premiers touchés par la discrimination. C’est le cas de Zulai Musa, une mère de famille de six enfants habitant à Gamashina. Son mari est au chômage et elle souffre depuis son enfance d’un abcès chronique à la jambe gauche qui provoque de fréquentes infections.

Cette plaie ouverte a aussi sapé l’estime de soi de cette femme dans la quarantaine qui s’est peu à peu repliée sur elle-même et, par honte, volontairement coupée du monde extérieur. Lorsqu’elle était vraiment forcée de sortir de chez elle, Zulai cachait sa plaie avec un bandage. L’une de ses rares amies, sans compétence médicale, a voulu soigner l’abcès à l’aide de piqûres, sans succès.

Zulai a pu cacher sa souffrance durant de nombreuses années, jusqu’au jour où une sœur du diocèse de Kano a vu l’amie de Zulai qui se procurait des seringues. Elle l’a questionnée avec insistance pour savoir ce qu’elle comptait en faire. Quand elle a admis qu’elle tentait de soigner son amie en cachette, la sœur n’a pas hésité un instant et s’est rendu elle-même chez Zulai. Comme cette dernière n’attendait personne à ce moment-là, la malade n’avait pas recouvert sa plaie. La sœur catholique a vu l’abcès et lui a immédiatement proposé de l’emmener chez un médecin.

Lorsque Zulai a présenté sa plaie à l’hôpital, les médecins ne pouvaient pas croire qu’elle ait pu vivre plus de 30 ans avec un tel handicap et mettre au monde six enfants. À la plus grande joie de Zulai, les biopsies des tissus malades n’ont révélé aucune cellule cancéreuse.

Après les premiers traitements, les odeurs fétides ont disparu et les infections ont cessé. Le 20 avril 2016, à la faveur d’une opération, l’abcès a pu être complètement éliminé. Le 17 mai, Zulai a pu définitivement quitter l’hôpital. Elle est très heureuse : « Je me sens enfin libre : plus de plaie, plus d’odeur repoussante et j’en ai enfin terminé avec ces mouches qui me rendaient la vie impossible ! »

Une femme pleine de qualités

Zulai est infiniment reconnaissante envers le diocèse de Kano qui a pris en charge les frais hospitaliers. Mais de retour à la maison, elle a de nouveau été confrontée à la situation difficile de sa famille. D’où son soulagement de recevoir, en octobre 2016, la visite du responsable de mission Franco Majok, qui lui a accordé un prêt pour l’aider à démarrer une petite activité commerciale. Zulai a investi le montant qu’elle a reçu dans une activité artisanale : elle confectionne des gâteaux à base de cacahuètes qu’elle vend ensuite au marché. Le 15 février 2017, Franco Majok l’a revue et a été impressionné par l’évolution favorable de son affaire, qui lui a même permis d’embaucher sa propre sœur. Grâce à un soutien supplémentaire de CSI, Zulai a pu acheter deux brebis. Elle déclare : « Je remercie CSI de tout mon cœur. Grâce à cette aide essentielle, j’ai pu monter une affaire qui me permet de nourrir toute ma famille. »

Reto Baliarda


Aide aux chrétiens persécutés démunis

En collaboration avec le diocèse catholique de Kano et son évêque très engagé Mgr Niyiriny, CSI soutient les chrétiens démunis sur place. En effet, les chrétiens qui sont minoritaires dans leur contrée sont régulièrement en proie à l’hostilité de leurs voisins musulmans. À Gamashina et dans d’autres villages chrétiens, des hommes et des femmes reçoivent de la nourriture ainsi qu’une aide médicale. En finançant le forage de puits, CSI permet en outre aux villageois d’avoir accès à l’eau potable. Par ailleurs, l’évêché a construit un hôpital également soutenu par CSI.

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